GIRARD Jules Gedeon

Son état civil

Il est né le 17 septembre 1880 à Cordeac

Son service militaire

Matricule n° 1511, classe 1900, recrutement de Grenoble
 

Son parcours de guerre

 Aide marechal ferrant il meurt lors du naufrage de la "Dive" en 1918. Il y aura 125 victimes.

Le naufrage de la Dives

En cette année 1915, la Compagnie Générale Transatlantique avait mis en service un paquebot mixte capturé à l’Allemagne lors de la guerre 14-18. Son nom, le Prince Wilhelm V.
Rebaptisé "La Dives" (rivière normande qui arrose la région de Cabourg, Houlgate, Deauville) sous les couleurs de la célèbre Compagnie Maritime Française, il fut affecté au service des lignes d’Afrique du Nord à Marseille dès sa mise en service et échappa deux par deux fois, grâce à sa vitesse, à deux attaques des U-Boot de Guillaume II.
Le 30 janvier 1918, Pierre Hovelacque, pied-noir, né à Fouka en 1885, jeune capitaine au 19e Génie d’Hussein Dey, eut droit à une permission de trente jours après quatre années passées dans les tranchées de Verdun et au Chemin des Dames. Il embarqua sur La Dives qui partait en convoi protégé vers l’Algérie, sans connaître la destination exacte du navire. Oran, Mostaganem, Alger, Bougie, Djidjelli, Philippeville ou Bône ?
Le 1er février 1918, le convoi se disloqua à 60 miles nautiques au nord du Cap Carbon. La Dives et son chalutier d’escorte restèrent seuls pour atteindre le port de Bougie qui était sa destination secrète. Le gros du convoi se partagea en deux, à tribord  vers Alger et bâbord vers Bône. Le chalutier Saint Jean, armé d’un canon de 75 et de deux mitrailleuses resta avec la Dives qui fut attaqué par un sous-marin Allemand, l’U 52, vers 13h30. C’était un U-Boot (interseeboot) de la meute de sous-marins qui chassaient aux alentours du Cap Sigli, qui devint un véritable cimetière de navires pendant cette guerre de 14-19 (et non 18 car les troupes Coloniales se battirent contre les Turcs Alliés de l’Allemagne aux Dardanelles et au Moyen-Orient).
La Dives reçut une torpille à hauteur de la cale arrière remplie de munitions et de caisses d’eau de Cologne destinées aux troupes et aux parfumeurs d’Algérie et du Sud.
Les six cents passagers du navire furent assommés pour la grande majorité par la puissance de l’explosion (les Allemands étaient les meilleurs chimistes du monde en ce temps-là). Il y avait à bord trois compagnies de tirailleurs Sénégalais épuisés par le froid féroce de l’hiver 17-18 et deux cents tirailleurs Algériens qui rentraient au pays après quatre ans de combats.
Pierre Hovelacque qui prenait l’air à l’avant du bateau ne fut pas sonné par la terrible explosion qui provoqua près de 400 cents morts et disparus. Il plongea pour rejoindre le chalutier d’escorte qui virait de bord pour secourir les rescapés projetés à la mer. Il plongea dix-sept fois pour ramener des naufragés qui dérivaient dans l’eau glacée en appelant au secours, accrochés à une épave flottante. Chaque fois qu’il revenait sur le Saint Jean, on le frictionnait vigoureusement avec de l’eau de Cologne sauvée du désastre afin de le réchauffer pour plonger au secours d’un autre naufragé hurlant de détresse et de panique !
En ces temps-là, très peu de personne savait nager, contrairement à Pierre qui fit partie des « Tritons de la Marne ». Complètement épuisé, il finit par s’effondrer sur le pont du Saint Jean où on le ranima une dernière fois à l’eau de Cologne et un bon coup de Rhum derrière la cravate !!
Déjà titulaire de la médaille militaire après sa cinquième citation avec palme, il reçut la légion d’Honneur en même temps que Monsieur Dol le beau-frère de César Comolli (qui fut  maire de Bougie fin des années 40).
Le Saint Jean surchargé de 200 rescapés arriva à Bougie vers minuit où la population ameutée préparait la réception des survivants. La plupart d’entre eux logea à l’hôpital et chez l’habitant, les rares hôtels de Bougie, l’Orient, des Voyageurs et de la Gare étant complets. Pierre fut hébergé chez la famille de Charles Dufour. Il épousera plus tard la fille aînée et ne repartit pas dans sa ferme (estancia) de Rosario en Argentine (ceci est une autre histoire) et termina son périple à Bougie où il planta des milliers d’orangers, d’oliviers et 400 hectares de vignes sur les communes de Oued-Amizour, Oued-Marsa et la Réunion.
C’est de la place de Gueydon qu’il contemplait la mer où il faillit périr un jour glacial de février 1918 en pensant longuement aux centaines de disparus qui avaient été engloutis avec La DIVES.
Extrait des souvenirs de Charles Hovelacque
source : http://www.ceuxdebougie.com/05-HIST/5.25.La%20Dive.html

 
 

Liste des victimes

  • AHMED Nagui, chauffeur.
  • AVON André, garçon.
  • AZEMARD, matelot - Citation du 6 mai 1918
  • BACHET Georges Henri né le 31/12/1885 à Bassi-Mansour ? (Algérie (Département d’Alger en 1914)), Brigadier au 70ème Régiment d'artillerie Lourde à Grande Portée - Décédé le 01/02/1918 (32 Ans) à bord de LA DIVES
  • BAKARI, chauffeur.
  • BAULIER Louis Pierre,  matelot canonnier.
    Citation du 6 mai 1918 : Tué à son poste par la pièce qu’il servait lors du torpillage de son bâtiment.
  • BEN Haioum, chauffeur : Citation du 6 mai 1918
    A fait preuve d’un grand dévouement lors du torpillage de son bâtiment, et a réussi à sauver plusieurs passagers.
  • BESSIERE Gabriel, maître d’équipage.
  • BONELLI André, enseigne de vaisseau auxiliaire.
    A fait preuve de belles qualités de commandement de d’énergie exceptionnelles lors d’une attaque de son navire par deux sous-marins. A réussi à se faire abandonner par l’ennemi. (1917) - Citation du 6 mai 1918 : "Englouti avec son navire à son banc de quart, après avoir dirigé le sauvetage de ses passagers et de son équipage. Déjà cité à l’ordre du corps d’armée le 23 septembre 1917. "
  • BONNET Régis, deuxième mécanicien.
  • BUTTAFOCO Jean, matelot : Citation du 6 mai 1918
  • CAMAIL François, chef cuisinier.
  • CHABAUD Etienne, soutier.
  • CIRILLE Raphaël, matelot.Citation du 6 mai 1918 :
    Se sont signalés par leur courageux dévouement lors du torpillage de leur bâtiment, et ont sauvé plusieurs passagers.
  • CRISTINO Maurice, novice - Citation du 6 mai 1918
  • DELACOURARIE, troisième mécanicien.
  • ERMINY Lucien, chef mécanicien. : a donné l’exemple de l’énergie et du sang-froid, et assuré la bonne tenue de leur personnel lors de l’attaque de leur paquebot par un sous-marin. (1917)
  • GIRARD Jules Gedeon, aide marechal ferrand
  • ITIE, deuxième capitaine.
    Pour le sang-froid et l’entrain dont il a donné l’exemple, lors de l’attaque de son paquebot par deux sous-marins.(1917)
  • LABESSIE, deuxième cuisinier.
  • LAVAGNE Marius, T.S.F. - Citation du 6 mai 1918 :
    "A donné un bel exemple de courageuse initiative et d’énergie lors du torpillage de son bâtiment, n’a quitté son poste qu’au moment où le navire disparaissait."
  • LE JAN, maître d’équipage. : a donné l’exemple de l’énergie et du sang-froid, et assuré la bonne tenue de leur personnel lors de l’attaque de leur paquebot par un sous-marin.(1917) - Citation du 6 mai 1918
  • LEON Yves, quartier-maître canonnier.
  • LUCCIONI Charles, deuxième mécanicien : Citation du 6 mai 1918
    Lors du torpillage de son bâtiment, a donné l’exemple du courage à son personnel, et a fait preuve d’une intelligente initiative dans son service d’officier mécanicien.
    MEIFFREN Jean.
  • Pour le sang-froid et l’énergie dont il a fait preuve lors d’une attaque de son navire par un sous-marin. (1917)
  • MICOUROUX Léon Henri
  • MOLINARI Jean, électricien.
  • RIBE Joseph, lieutenant : Citation du 6 mai 1918
    Pour les qualités de commandement et le courageux dévouement dont il a fait preuve lors du torpillage de son bâtiment
  • RIGAULT Alfred, premier chauffeur.
    Blessé d’un éclat d’obus en prenant par à la défense de son navire contre un sous-marin.(1917)
  • ROUX, restaurateur.
  • SARTI Antonin, premier chauffeur.
  • SERS Joseph, deuxième capitaine. - Citation du 6 mai 1918 : "A coopéré au sauvetage des passagers et de l’équipage jusqu’au dernier moment ; ne s’est jeté à l’eau qu’au dernier moment, et a disparu à côté d’une embarcation chavirée, abandonnant cette épave aux passagers"
  • SINTES Edouard, soutier.
  • TOLLY Joseph, graisseur.
Citation du 23/11/1917 : Se sont signalés par leur sang-froid et leur énergie lors de l’attaque de leur paquebot par un sous-marin.
  • BONNET Régis, deuxième mécanicien.
  • DELACOURARIE, troisième mécanicien.
  • LAVAGNE Marius, T.S.F.
  • LEON Yves, quartier-maître canonnier.
  • MOLINARI Jean, électricien.
 

Sources des documents

Archives Départementales de l'Isère
Gerard Mathieu
http://www.memorialgenweb.org
http://pages14-18.mesdiscussions.net

Pour aller plus loin

Le site Mémoire des Hommes

Le Livre : Retracer le parcours des poilus natifs ou résidants en Isère publié par l'association "Passeur de mémoire, Fragment d'histoire"

Posez une question, compléter cette fiche : lespoilusdelisere@hotmail.fr 
 

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